Cercle Généalogique de l'Aisne
MONOGRAPHIE DE PLEINE SELVE
Date : 28 janvier 1884 Cote : 605 AD Laon
Le nom vient de Plena sylva, grand bois
ou de belen sylva, d’un dieu vénéré dans ce bois
Lieux dits : Caillaumont, Buissons allemands, Carrière, Bois planté, Preusses, Moulin dromas, Fontaines maréchaux, Champs chapeau, Clos Sandron, Vallée de Guise, les Combles, Louis Choléra
Les habitants, nés au milieu des champs sont d’une forte constitution jusqu’à un certain âge. L’air vif de la campagne les égaie et colore leur teint en attendant que l’alcool les corrompe. Ils sont rudes et agiles, habitués au travail dès le jeune âge.
Ici comme partout, l’alcoolisme fait des ravages et atteint ses victimes dès le plus jeune âge. Les hommes ne sont plus de si haute stature, les adolescents de ce jour ont à peine la taille d’enfants de 12 ans d’il y a 50 ans.
Nourriture : modestes repas, produit de leur jardinage : légumes, pommes de terre. La viande le dimanche, comme le pot-au-feu et quelquefois dans la semaine un ragoût mais rarement, si ce n’est dans la classe opulente.
Boisson : eau, café ; les ouvriers plus aisés ont du cidre ou de la bière ; le vin ne se voit sur la table des artisans que les jours de fête.
Durée de vie : actuellement quelques septuagénaires et octogénaires jouissent de toutes leurs facultés
Caractère : assez doux ; les mœurs austères disparaissent pour faire place au volage, mauvais contact des fabriques .
Loisirs : jeu de quilles l’été, cartes l’hiver, le bal pour la jeunesse
Les hommes s’adonnent à la culture des champs, les femmes et les enfants aux betteraves.
Langage : patois picard ; instruction faible et peu élevée, l’école n’étant fréquentée que 4 ou 5 mois l’hiver.
GEOGRAPHIE HISTORIQUE
Commune troublée par des guerres entre seigneurs car plusieurs seigneurs ont habité son château dont il reste quelques vestiges.
Louis d’Yauville, chevalier, baron d’Honnecourt
Eglise du XIX° siècle
Chapelle isolée Sainte Yolène, compagne de Sainte Benoîte, qui y souffrit le martyre vers 362 ; lieu de pèlerinage ; fontaine dans laquelle on plongeait les enfants qui avaient des difficultés pour marcher( les reins noirs)
Arbre de la liberté célèbre( avant 1870) qui coupait la route, tellement gros que trois hommes ne pouvaient l’entourer : marronnier de 3 mètres de diamètre
Ecole laïque construite en 1848 avec beaucoup de goût. Actuellement, 60 enfants. La classe est tenue dans le logement de l’instituteur. 2/3 de garçons, 1/3 de filles.
dans l’ancien temps, cette fonction était héréditaire :
Maisons anciennes en torchis et toits de chaume ; basses, peu d’ouvertures, mal aérées ; autres maisons plus récentes en briques ; maisons très récentes de meilleur goût
GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
Population en 1886 : 495 habitants
Pas de jachères
Engrais : fumier des fermes, défécation des fabriques de sucre, phosphates, nitrate de soude, cendres noires, boue des routes
Instruments aratoires : brabant, herses en fer et bois, rouleaux en bois, houes à cheval, chariots et charrettes.
Arbres fruitiers : pommiers, poiriers, noyers, raisin de treille pour la table
Céréales : blé, seigle, orge, pamelle, plantes fourragères, avoine, hivermèche, lin, lentillons, betteraves à sucre.
Bétail : 115 chevaux, 3 ânes, 100 vaches, quelques taureaux, 900 moutons, 12 chêvres, 50 porcs
Avant 1870, une manufacture de tissage
AUTRES DOCUMENTS SUR Pleine Selve :
Lettre de l’instituteur M. Guilmot à l’Inspecteur d’Académie en 1886
( depuis 1850, il est le 18° instituteur, dont M. Douce, 10 ans et M. Lenfant 10 ans !)
« Mr le curé actuel, à cette époque, se débarrassait d’un instituteur aussi facilement que d’une chemise, il avait pleins pouvoirs : curie, maire et conseil municipal, on ne voyait que par lui. Il a perdu ce charme sous Mr Damoisy, maire actuel. »
Extrait du registre de délibération de Pleine –Selve, 15/4/1829
Traitement des instituteurs
Clerc laïque et instituteur, 3 classes, payé par chaque ménage
Jusqu’à maintenant, paiement en blé, qu’il avait du mal à récupérer
Désormais, 24F le sac, perçus par la mairie, ce qui équivaut à 400F en sus du blé
12 ménages les plus pauvres sont exemptés
En 1831, aucune famille ne pouvant donner, c’est la mairie qui lèvera une imposition de 400F à répartir.